Ce gravier

Ce gravier

Le gars qui roule…

J’aime rouler sur le gravier depuis plusieurs années. Mes plaisirs, ce pourquoi mon sourire s’étire lorsque j’y roule, mes expériences, je vous les partage dans ces quelques lignes.

Ça brasse oui et non…

Ce gravier n’est pas la fin en soi et n’est encore moins ce qu’il nous fait subir à l’occasion, à moi et mon vélo, cette surface molle, cette planche à laver, cette boue qui colle partout…

Nous pourrions le voir comme une aventure, comme une corvée, peu importe, à chacun sa perception, à chacun ses désirs. Pour ma part, c’est ce qu’il rapporte, cette carotte, ce paysage au détour, cette odeur de lilas qui fait vibrer mes pensées… Rouler pour rouler sur le gravier, je passe mon tour. Sans oublier, cette résistance naturelle du gravier que j’ai réalisée et si bien exploitée dans cette période où l’idée d’un Tour de France nous apparait comme un pourquoi-pas-t’es-capable-ti-gars…  

Surprises par-dessus surprises…

Ce gravier, je le perçois comme une boite à surprises qui titille cette curiosité. Chaque section de gravier est une opportunité de découvertes, d’un coup d’œil, d’une odeur, de silence, d’une brise du lac, de quiétude qui stimulent mes pensées. Odeurs de lilas…Brigitte… Sans gravier pas de surprises, pas de douleur pas de sourire. Joie de vivre, ces pensées.

D’une journée à l’autre…

Attention, ça change d’heure en heure, de jour en jour, de semaine en semaine… le gravier je le comprends instable. Il n’aime pas l’eau, la pluie, les autos, les camions et niveleuses. Une journée, je m’y fais laver par cette belle planche cabossée et le lendemain m’y fait caresser le fessier par cette douce nappe bien allongée, cette peau bien douce. Rares sont ces surfaces qui s’adoucissent avec le temps ! Pensez-y… ce gravier.   

L’esprit…

Tranquille, libre de moteurs, de klaxons, de camions. Mon œil n’est pas toujours perché par-dessus l’épaule gauche. Mon regard sillonne ce qui m’entoure, l’esprit beaucoup plus tranquille, enfin généralement…il y a toujours ce chien qui parfois m’attend…ma stratégie: n’arrête pas, sprinte ti-gars !

Je reste toujours conscient de ce qui pourrait passer sous mes roues, réflexe essentiel, encore plus sur le gravier. Je dois constamment m’ajuster au terrain qui se présente devant, y tracer ma ligne du regard et m’y engager sans broncher lorsque cabossé. Rapide et vif. Ne pas oublier cette herbe haute… ça cache des choses, une flaque d’eau aussi…croyez-moi… On dit qu’il y a deux types de cyclistes, ceux qui ont chuté et ceux qui chuteront. Je suis du premier type.

Tranquillement…

Cette vitesse dans le gravier, j’aime bien rouler à plus de 30km, sur du gravier, adrénaline. Mais, vitesses moyennes et autres ‘stats’ perdent toute signification à mes yeux. D’une journée à l’autre… cette chaussée aura changé. De toute manière, par expérience je me garde toujours cette réserve d’énergie… pour ces crocs du détour…pour ce SPRINT, adrénaline.

Cette bulle…

Où mon esprit divague, mon sourire s’affirme, mes sens s’allument. Cette bulle je m’y plonge sur mon vélo, sur l’asphalte, la piste cyclable, en route vers le travail, cette bulle se forme à tout coup. Sur le gravier, elle m’est encore plus facile, amplifiée par cet état de tranquillité, mes sens agréablement nourris de ces surprises par-dessus surprises…de ces lilas.

Ce sentiment de liberté…

C’est ce gravier qui me l’apporte. Et ce sentiment n’a pas de prix, cette boue, cette surface molle ou cette séance de lavage, je les oublie. Je roule dans ce présent ou mes sens ne font qu’un, pleinement conscients de ce qui surgit de ce gravier que j’ai osé affronter, apprivoiser et apprécier pour finalement aimer.

Côté spec.

Je roule ce gravier depuis les années où le mot gravier n’était pas né. Mes seuls choix consistaient à ce vélo de route, de cyclotourisme ou la nouveauté, ce cyclo-cross. Ce cyclo-cross solide qui me permet de passer de l’asphalte au gravier sans réfléchir, monté sur des 28, 32, 35, lisses ou cramponnés à l’occasion, bien gonflés je les préfère (90-95 psi), sans garde-boue et avec sacoches lorsque requises, point. Ces 28 restent mon passe-partout préféré, goût personnel. L’important n’est pas le vélo, mais d’oser …

Calendrier…

Une sortie d’initiation gravier-gaufre-café pourraient bientôt se pointer le bout du nez…bienvenu d’oser affronter… pour finalement aimer.

Jacques

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