Le chien reste un animal imprévisible qui peut parfois nous surprendre. Un chien qui ne jappe pas n’est pas un gage d’intentions pacifiques, méfiez-vous. À vélo, montrer les dents aux passants vous attirera des sourires, mais il faut le faire plus agressivement avec les méchants fidos de la route. Le risque d’être attaqué, bien qu’il ne soit pas trop élevé, n’est toutefois pas négligeable et celui de faire une chute lors d’une telle attaque est lui aussi important.
Voici quelques conseils pour faire face à une situation potentiellement dangereuse en raison d'un chien.
Ces conseils ne sortent d’aucun bouquin freudien sur les chiens, mais résultent du vécu de copains et copines cyclistes. Ils se sont avérés utiles et efficaces dans la majorité des situations conflictuelles avec la gent canine. Il peut être très utile de porter au cou ou attaché au casque un sifflet de type Fox 40.
Ouvrez les yeux et les oreilles
Quand on roule, il faut avoir les yeux et les oreilles ouverts. Les paysages sont beaux, l’air est pur et de jolies maisons semées par-ci par-là décorent la route. Or, derrière celles-ci se cachent souvent ces chers cabots qui gardent le bien de leur maître ainsi que la route qui borne la propriété. L’animal vous avertira la plupart du temps de sa présence en jappant, et d’un simple coup d’œil, vous pourrez voir s’il est attaché; s’il ne l’est pas, ne le quittez pas des yeux jusqu’à ce que vous soyez rassuré·e sur ses intentions.
Parler au chien peut vous donner des indices sur ses intentions. Certains chiens sont juste heureux de voir des visiteurs avec des mains caressantes.
Ne pas fuir
Si le chien décide de manger du cycliste, c’est là qu’il faut réagir. Évitez la fuite, la pire des réactions. Tenter d’éviter la bête en accélérant ou en virant de bord l’assurera de sa victoire sur vous, et il foncera tout excité par vos mollets et votre peur. Une des grandes lois de la guerre étant « la meilleure défense, c’est l’attaque », montrez les dents à votre assaillant : un cri ou un ordre sur un ton autoritaire en le regardant dans les yeux.
Utilisez votre sifflet si vous en avez un!
Dites-lui de rester là, de s'en aller ou d’aller se coucher ou tout autre ordre qui vous passe par la tête. L’important, c’est d’être ferme et convaincant. La langue dans laquelle vous vous exprimez n’a pas d’importance pour le chien; c’est le ton autoritaire qui importe, et vous vous devez d’être convaincant·e.
En cas d’attaque par-derrière
Si fido tente de vous surprendre par-derrière, ce qui est le cas le plus clair du temps, votre meilleure défense est de l’arroser. Si vous roulez à bon rythme et croyez n’avoir besoin que d’un tout petit peu d’aide pour semer le vilain cabot, sortez votre bidon et dirigez l'eau vers lui. C’est habituellement suffisant pour le faire hésiter, voire rebrousser chemin. Si cela ne fonctionne pas, suivez les conseils ci-dessous.
Arrêtez-vous, soyez ferme et autoritaire
Ne laissez pas paraître votre peur. Dans la majorité des cas, si vous avez convaincu le chien de votre agressivité supérieure à la sienne, le chien continuera à japper mais cessera d’avancer.
Si le chien persiste dans sa course vers vous : ARRÊTEZ. Pour se battre, on est plus solide sur deux pieds que sur deux roues. Continuez d’ordonner au chien d’arrêter. Attrapez votre pompe à vélo, votre bouteille d’eau, votre soulier pour menacer la bête. Utilisez votre vélo comme barrière entre vous et l’animal.
MAÎTRISEZ VOTRE PEUR, MENACEZ L’ANIMAL DE VOTRE POMPE, NE QUITTEZ PAS LE CHIEN DES YEUX.
Continuez d’ordonner à l’animal d’arrêter. Parlez fort : le propriétaire du chien laissera peut-être sa tondeuse pour retenir son cabot. Se mettre à courir après le chien en le menaçant peut fonctionner pour ceux et celles qui n’ont pas froid aux yeux.
Agir à plusieurs peut intimider l’animal. S’il le faut absolument, et ce, en dernier recours, frappez la bête et visez les points sensibles : visage, museau.
Si le chien s’arrête, avertissez vos ami·es qui vous suivent du danger. Si vous ou quelqu’un d’autre êtes mordu·e, combattez l’animal, demandez de l’aide à vos copains ou aux passants qui pourraient être là. Une fois l’animal maîtrisé ou parti, administrez immédiatement les premiers soins; arrêtez l’hémorragie, désinfectez et pansez la blessure. Tenter de repérer le propriétaire de l’animal serait un atout. Vous obtiendriez alors des informations sur les vaccins qu’a reçus le méchant quadrupède et peut-être d’autres renseignements, utiles pour d’éventuels recours judiciaires.
Évaluez l’état du blessé; l’ambulance peut être nécessaire. Dans tous les cas, une visite à l’hôpital ou à une clinique s’impose. Prenez les coordonnées du propriétaire du chien; les autorités médicales pourraient alors vérifier les vaccins reçus par l’animal. Prenez les références nécessaires pour porter plainte aux autorités policières de l’endroit. Vous protégerez ainsi d’autres cyclistes.
